L'EMPATHIE

Une aptitude sociale innée à cultiver dans toutes les relations

Qu'est-ce que l'empathie ?

Du grec empatheia, composé de en et pathos, qui signifie « dans ce que l’autre éprouve ».

A la fois émotionnelle et cognitive, l’empathie repose sur une disposition innée à ressentir ce que l’autre éprouve et sur la volonté intellectuelle de comprendre l’autre. Faire preuve d’empathie, c’est entrer dans le monde perceptif de l’autre pour le comprendre, c’est se mettre à sa place tout en gardant la sienne, c’est se projeter dans les pensées et sentiments d’autrui en restant émotionnellement distinct et indépendant.

Sources : Wikipédia – L’encyclopédie libre, lalanguefrançaise.com, psychologue.net

Ce qui peut changer le monde

L’empathie joue un rôle important dans les relations sociales, puisqu’elle est nous permet par l’activation des neurones miroirs de nous mettre en résonnance les uns avec les autres, de nous ouvrir au monde de l’autre, de l’approcher et de le comprendre. C’est ce qui nous relie les uns aux autres et fait tourner le monde.

Illustration : Photo personnelle de l’oeuvre de Barbara Kruger installée en gare de Strasbourg.

Une disposition innée à nourrir dès l'enfance

L’humain est un être sensible et social, fondamentalement tourné vers les autres. Dès la naissance, bien qu’il n’ait encore les mots pour s’exprimer, l’enfant communique de façon intelligible le contenu de son vécu intérieur par des attitudes, des gestes, des sons. Cette sensibilité et ces capacités d’observation, d’écoute, d’empathie et d’expression sont les outils naturels qui nous permettent, en tant qu’être humain, d’être en relation les uns avec les autres, de nous raconter l’un à l’autre.

Cette capacité innée à être en contact avec soi-même et à exprimer le contenu de son ressenti intérieur dépend pour se développer chez l’enfant de l’attention et de l’intérêt que l’adulte y porte, ainsi que du langage qu’il utilise pour communiquer avec lui en retour. Lorsque l’adulte fait preuve d’empathie et reconnaît le vécu intérieur de l’enfant, quelle qu’en soit la forme et l’expression, le verbalise et y apporte une réponse adéquate, l’enfant se sent vu.e, reconnu.e, accepté.e tel.le qu’il ou elle est, en confiance et en sécurité.

Cette présence attentive, empathique et responsable de l’adulte permet à l’enfant de préserver et nourrir ses aptitudes sociales naturelles. Cela lui permet d’apprendre les mots correspondant à son propre vécu et de développer son sens de la responsabilité personnelle et sociale. Cela nourrit aussi sa disposition innée à être en paix avec soi-même.

Cette profonde quiétude intérieure est le seul endroit d’où une personne peut se relier profondément aux autres et au monde. L’empathie est l’un des moyens essentiels par lesquels cette profonde quiétude intérieure s’exprime lorsque nous sommes en compagnie d’autres personnes. Elle se développe dans les relations empreintes d’équidignité.

LA RELATION D'EQUIDIGINITE

Mettre la réciprocité au coeur des relations humaines

En quête de réciprocité...

A l’image de ce que les enfants ont toujours demandé mais rarement ressenti dans la relation aux adultes, toutes et tous, nous cherchons et réclamons (peut-être aujourd’hui plus que jamais) le respect réciproque.

Cette dimension horizontale nécessaire et indispensable à la rencontre et à la construction d’un profond lien de confiance, c’est l’équidignité.

Qu'est-ce que l'équidignité ?

Néologisme créé à partir du danois ligevaerdighed, l’équidignité, c’est le respect identique de l’intégrité et de la dignité de chacun. C’est cette présence vraie à soi-même et à l’autre, où chacun est libre de s’affirmer à partir de son vécu intérieur (ses émotions, ses besoins, ses limites, ses pensées, ses rêves…), tout en respectant le vécu intérieur de l’autre.

Proposée par Jesper Juul comme élément fondamental d’un nouveau paradigme éducatif, la relation d’équidignité rend possible l’expression et le ressenti d’une véritable empathie. Elle offre la possibilité d’un espace de dialogue authentique.

Mieux encore, elle favorise le développement de la liberté intérieure comme du sens de la responsabilité personnelle et sociale de chacun. Elle permet de développer une autorité personnelle et une estime de soi saine, c’est à dire un socle solide à partir duquel construire et nourrir des relations durablement saines et exemptes de violence.

La clé du progrès social et de l'égalité entre les femmes et les hommes

Faire l’expérience de relations de cette qualité permet à l’enfant de préserver et nourrir ses aptitudes sociales innées et de s’épanouir pleinement. Pour l’adulte, rien de nouveau à apprendre : il s’agit dans la relation à l’enfant de nourrir ses propres aptitudes sociales innées. Elles sont peut-être en sommeil et ne demandent alors qu’à être réactivées !

Parents ou professionnels, notre rôle est donc essentiel, puis qu’il s’agit d’offrir à l’enfant une présence pour grandir. Prendre le vécu de l’enfant au sérieux, puis affirmer le sien et ainsi inspirer le respect pour la personne que l’on est. L’équidignité est le socle horizontal, indispensable prérequis à la verticalité. La responsabilité personnelle, l’intégrité, l’authenticité sont les éléments nécessaires pour relever le défi de l’autorité personnelle, celle qui autorise (ou non !) et fait grandir.

Cette manière d’être en relation qui donne aux enfants (et aux adultes) la possibilité d’être forts et en bonne santé est, comme l’affirme Jesper Juul, « la seule alternative réelle au système familial patriarcal du bon vieux temps ». Elle ouvre la voie pour des relations plus égalitaires et exemptes de violence.